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En riposte à la possible taxation de ses véhicules électriques, la Chine lance une enquête antidumping sur des produits laitiers de l’UE

La Chine accentue la pression sur la filière agroalimentaire européenne. L’empire du Milieu est de plus en plus prompt à lancer ses opérations de représailles contre un secteur stratégique pour les Vingt-Sept. Le ministère du commerce chinois a en effet annoncé, mercredi 21 août, l’ouverture d’une enquête antidumping sur certains produits laitiers importés depuis l’Union européenne (UE). Une décision qui tombe au lendemain de la confirmation par Bruxelles d’un accroissement significatif de la fiscalité sur les véhicules électriques chinois.
Dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre le géant asiatique et le Vieux Continent, Bruxelles a décidé de s’attaquer aux prix jugés artificiellement bas des véhicules électriques fabriqués sur le territoire chinois, du fait de subventions d’Etat. La Commission européenne a validé, mardi 20 août, le principe de surtaxer les voitures importées pendant cinq ans, tout en réajustant légèrement à la baisse les barèmes avec un taux maximal fixé à 36,3 %.
Face à cette nouvelle étape franchie dans la procédure européenne, la riposte chinoise ne s’est pas fait attendre, comme la menace en avait été proférée. Cette fois, c’est au tour des produits laitiers européens d’être dans le collimateur. L’enquête antidumping porte, plus précisément, sur le fromage frais et le lait caillé, le fromage bleu ainsi que certains laits et crèmes, selon les précisions livrées par le ministère du commerce chinois. La procédure doit durer un an, avec une prolongation éventuelle de six mois. La Chine pourra, à l’issue, décider d’imposer des surtaxes sur ces produits pour protéger son marché, si elle démontre que les pratiques de l’UE sont déloyales et nuisent à la concurrence.
En 2023, les Vingt-Sept ont exporté pour 1,7 milliard d’euros de produits laitiers vers la Chine, selon des données publiées par Eurostat. L’Europe se classe ainsi au second rang derrière la Nouvelle-Zélande. Le ministère chinois se dit prêt à examiner les régimes de subventions dans l’ensemble de l’UE, en particulier en Autriche, Belgique, Croatie, République tchèque, Finlande, Italie, Irlande et Roumanie. Parmi les pays cités, l’Irlande, plus grand exportateur de produits laitiers vers la Chine, pour un montant dépassant les 410 millions d’euros en 2023, semble la plus exposée.
Il y a à peine deux mois, mi-juin, la Chine avait ouvert un autre front contre l’Europe. Elle avait alors lancé une enquête antidumping sur les livraisons de viande de porc européen. En ligne de mire : les morceaux de porc frais ou congelés, certains produits salés ou fumés, ainsi que les abats, soit des parties du cochon peu consommées en Europe, et qui trouvent en Chine un débouché très précieux. La menace brandie par le gouvernement chinois était d’instaurer des droits de douane prohibitifs qui limiteraient leur commercialisation sur le territoire, sachant que le géant asiatique a importé pour 6 milliards de dollars (environ 5,4 milliards d’euros) de porc en 2023, dont la moitié en provenance de l’UE.
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